La SURDOUANCE, ou haut potentiel intellectuel (HPI)


La surdouance suscite aujourd’hui un intérêt croissant. Pourtant, derrière les images d’un enfant brillant ou d’un adulte performant, la clinique révèle une réalité plus nuancée. Le haut potentiel renvoie moins à un niveau d’intelligence qu’à un mode de fonctionnement particulier, à la fois cognitif et émotionnel, pouvant être source de ressources remarquables mais aussi de décalages avec l’environnement.

Sur le plan cognitif, on observe souvent une pensée rapide, intuitive, foisonnante, souvent en arborescence. Ces capacités peuvent favoriser la créativité, l’analyse complexe et l’apprentissage autonome, mais n’empêchent ni les difficultés scolaires ni les fragilités psychiques. La compréhension du fonctionnement de la personne est donc essentielle pour éviter les idées reçues.

Exemples cliniques

Léon, 8 ans, illustre bien cette complexité. Envoyé en consultation pour « manque d’effort » et « refus de travailler », son bilan révèle un haut potentiel associé à un profond ennui en classe. Son perfectionnisme le conduit à abandonner dès qu’il craint l’erreur. Le travail psychothérapeutique autour de la tolérance à l’imperfection, associé à des ajustements pédagogiques, a permis de réduire son anxiété et d’améliorer son engagement.

Élise, 32 ans, consultante en entreprise, vit quant à elle avec un sentiment de décalage persistant malgré un parcours professionnel réussi. Le bilan met en évidence un haut potentiel accompagné d’une forte exigence interne et d’une hypervigilance émotionnelle. Un travail thérapeutique axé sur la reconnaissance de ses schémas de perfectionnisme et sur le développement de stratégies d’autorégulation lui a permis de retrouver un équilibre entre performance et bien-être.

Ces deux exemples montrent que la souffrance ne vient pas du haut potentiel en lui-même, mais plutôt du décalage entre le fonctionnement interne de la personne et les attentes de son environnement. Le bilan psychologique s’avère alors un outil précieux, non pour poser une étiquette, mais pour comprendre les dynamiques cognitives et émotionnelles à l’œuvre, repérer les hétérogénéités éventuelles et orienter l’accompagnement.

Celui-ci peut inclure une meilleure compréhension de son propre fonctionnement, un travail sur le perfectionnisme et la régulation émotionnelle, un soutien dans l’adaptation scolaire ou professionnelle et, lorsque nécessaire, le développement d’habiletés sociales ou métacognitives. La surdouance ne renvoie ni à une facilité systématique ni à une difficulté permanente. Elle décrit un fonctionnement singulier qui, une fois comprise et accompagné, peut devenir un véritable levier d’épanouissement. Le rôle du psychologue est d’en proposer une lecture nuancée, éloignée des clichés, et respectueuse de la complexité de chaque individu.

L’enjeu est d’aider la personne à trouver son équilibre entre ses ressources et ses vulnérabilités, et à construire un projet cohérent avec son mode de fonctionnement.

En conclusion :

La surdouance n’est ni un superpouvoir, ni un diagnostic de souffrance systématique. C’est un profil neurocognitif singulier, qui nécessite un regard informé, nuancé et individualisé.


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