Même si la situation que nous vivons est exceptionnelle, nous avons tous en mémoire, une expérience difficile (maladie, séparation, chômage …), qu’il fallait affronter, résoudre et dépasser au mieux. Nous avons réussi à résister car « nous n’avions pas le choix ». Cependant, dans l’après-coup, le risque était de relâcher tous les efforts et de laisser tomber les défenses. Arrive alors, un contrecoup où risquent de se développer angoisses, stress, troubles du sommeil et autres pathologies psychiques.
- Un autre risque est, qu’au moment du confinement, les personnes particulièrement suspicieuses, craintives ou inquiètes, évitent de renouer des liens sociaux, afin de ne pas être confrontées à la contamination du virus. Exaspération de émotions, frustrations, peur de l’autre, vont dégrader les liens sociaux qui n’arriveront pas à se rétablir, après le déconfinement.
- Les personnes qui ont perdu un proche pendant l’épidémie, sont confrontées au deuil et à sa tristesse. Je rappelle que le deuil peutêtre long, car plusieurs phases se succèdent (stupeur, colère, tristesse …). Certaines de ces personnes en deuil, auront besoin d’être accompagnées, par un psychothérapeute, dans leur épreuve, afin de lever la culpabilité qu’elles peuvent ressentir, pour pas avoir pu assister leur proches en fin de vie.
- A cela, peut se cumuler la perte de l’emploi, ce qui renforcera le risque de décompensation.
- Peur d’une nouvelle vague de l’épidémie renforcée par le manque de masques.
- D’autres, déjà fragilisées par le confinement ou par leur histoire, peuvent décompenser et développer une dépression névrotique ou même psychotique.
- Les jeunes enfants peuvent également développer des angoisses (troubles du sommeil, angoisses de séparation) en lien avec l’angoisse ressentie dans leur environnement.
- Les personnes seules, ayant souffert de l’ennui et de la solitude sont très touchées, perdent confiance dans la vie, ce qui augmente le taux de mortalité.
Il faudra certainement plusieurs mois avant de retrouver un dynamisme, son ancien rythme de vie ou en créer un nouveau, qui permette de ne pas se sentir submerger par les problèmes environnants. Au delà des problèmes psychologiques liés aux points précédents, des problèmes économiques peuvent provoquer ou aggraver les troubles psychiques :
- La crise économique et le chômage qui risquent de suivre le confinement, peuvent générer des dépressions.
- A ce contexte difficile s’ajoutent les problèmes que le manque de revenus et la baisse du pouvoir d’achat peuvent entrainer dans les familles : violence, divorces, douleurs psychosomatiques, troubles du sommeil, dépression, troubles addictifs (alcool, tabac, drogue).
Suite à cette épreuve qui a permis à chacun de remettre en question son mode de vie, certains vont dépasser cette frustration de liberté, alors que d’autres risquent de garder des troubles psychiques et relationnels.
N’hésitez pas à faire appel à des psychothérapeutes, qui vous soutiendront et vous aideront à avancer au mieux, lors du déconfinement. Grâce aux séances à distance, le contexte épidémique ne pas obstacle aux suivis psychologiques.